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2 septembre : 2eme jour de trek vers Huchuy Cusco
Nous partons au matin vers le petit village de Tauca. Nous montons divers champs de culture agricole ou la pomme de terre est à l’honneur. Il faut savoir qu’elle vient à l’origine de cette région où elle poussait à l’état sauvage il y’a 7000 ans. Depuis il existe plus d’un milliers de variétés différentes de cette bonne vieille pomme de terre.
Nous passons par quelques petits villages aux maisons conçues en briques d’adobe, un mélange de terre crue séchée.
Nous continuons sur le chemin appelé « Camino Inca Chinchero Huchuy Qosco » qui nous mènera jusqu’au « Pucajasa Mountain Pass » qui offre une spectaculaire vue sur la cordillère Urubamba. Nous repassons un col à 4200 mètres d’altitude. La dernière montée est très difficile, surtout que je n’ai pu me résigner à limiter raisonnablement mon matos photo. Ces quelques kilos de matériel me semblent insupportables et me freine drastiquement dans l’ascension, déjà que je dois me farcir mon propre quintal… On oublie toutefois rapidement la souffrance en haut du col à 4450m et son impressionnante vue panoramique sur la Vallée Sacrée des Incas, également surnommée la Vallée de l’Urubamba. Les Incas arrivaient à faire pousser tout type de culture dans ce lieu aux terres fertiles, d’ou son surnom de vallée sacrée.
Nous sommes plutôt à l’aise dans les descentes avec Nelly, nous descendons les portions de chemin Inca rapidement, trop rapidement même. Un mal de crâne m’assaille , je rejoins péniblement le nouveau camp que les muletiers ont installé . Le Soroche, le mal des montagnes, s’est éprit de moi. Je file vomir à l’extérieur de la tente où je rencontre Caroline qui semble dans le même état que moi. Au même instant je m’aperçois qu’une de nos mule urine dans la rivière et qu’un cuisinier remplit la cocotte avec cette même eau, la soupe va avoir du gout !! Le temps se gâte et une pluie battante s’abat sur nous, nous délaissons alors les muletiers pour reprendre la route jusqu’au sein d’un canyon. Nous descendons en direction site archéologique de Huchuy Qosqo en traversant des paysages vraiment différents, presque tropicaux. Sur la route nous croisons des terrasses et vestiges Incas, abandonnés et depuis longtemps accaparés par la nature.
Une dernière descente nous conduira enfin au site d’Huchuy Qosqo. Ce «petit Cusco », est incroyable. Il émane un certain mysticisme de ces vestiges nichés au milieu des montagnes , perchés à 3600 mètres en haut de la vallée sacrée des Incas.Le huitième Inca, Viracocha, qui s’était autoproclamé descendant du dieu du même nom, avait construit cette citadelle qu’il considérait comme le nombril du monde. On y trouvait un palais mais également des terrasses fertiles ou poussait du mais et des pommes de terre. Des rivières descendant de la montagne permettaient d’irriguer abondamment les plantations. Viracocha, vieillissant, s’était réfugié à Huchuy Cusco lorsque les rivaux des Incas, les Chancas, avait menacé la ville de Cusco. Il avait alors passé une retraite dorée à Huchuy Cusco en ayant pour ferme conviction d’en faire la nouvelle capitale. Son troisième fils, Cusi Yupanqui, refusait d’abandonner Cusco à ses ennemis. Apres une lutte acharnée il anéantira les Chancas et reprendra Cusco. Victorieux, Cusi Yupanqui fut renommé « Pachacutec » et désigné unanimement comme nouveau souverain. Petit à petit la citée perdue dans les montagnes d’Huchuy Cusco fut délaissée. 100 années plus tard, le conquistador Francisco Pizarro saccagera et pillera le site avant qu’il retombe totalement dans l’oubli. Il trouvera la momie de l’Inca Viracocha , elle était si bien conservée qu’elle lui paraissait vivante.
Contemplatifs, nous observons la pluie qui se dissipe petit à petit, laissant place à une douce lumière dorée.
Nous effectuons une premier tour des lieux et découvrons des terrasses agricoles, temples, immenses bains, bâtiments à plusieurs étages et réservoirs à eau. Les roches sont toujours parfaitement ajustées, et l’on retrouve des murs aux pierres hexagonales, comme dans la plupart des sites Peruviens importants. Huchuy Cusco avait tout ce qui était nécessaire pour fonctionner en autonomie, culture, arrivée d’eau et carrières de pierres. Viracocha s’était de plus entourés de nombreux serviteurs , il pouvait ainsi profiter d’une vue magnifique sur la vallée sacrée en toute sérénité.
Nous reprenons la route pour passer la nuit chez l’habitant à quelques kilomètres dans les hauteurs où nous passerons une très agréable soirée. Les propriétaires y ont construit des cabanes avec une superbe vue sur les sommets de la Cordillère Urubamba. Nous y dégustons une soupe de Quinoa et pomme de terre avant de danser tous ensemble sur des chansons Péruviennes émanant d’une vielle radio au son étouffé. Les propriétaires sont également heureux de nous montrer leur dernière acquisition, une ampoule vacillante qui surplombe la salle à manger. Elle éclaire diccilement la pièce et est alimentée par un minuscule groupe électrogène, cela reste néanmoins un luxe dans ces terres reculées. Fait étrange, la vue des toilettes restera à jamais gravée dans nos mémoire avec une fenêtre vertigineuse ouverte sur la cordillère.
Il est l’heure d’aller se coucher après ces 6h30 de marche, pas fous, nous sortons les duvets dans la cabane et nous ne les regretterons pas un instant !
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